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La douleur... Pourquoi avons-nous mal? A quoi sert-elle?

La douleur est au centre de nos vies. Pourquoi avons-nous mal ? Que signifie la douleur ? Pourquoi est-elle présente ? Démystifions tout cela, évitons les mauvaises croyances et surtout essayons d’en apprendre un peu plus sur nous-même !

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COMMENT FONCTIONNE LA DOULEUR & A QUOI SERT-ELLE ?

La douleur est au centre de nos vies, tout un chacun a déjà, à un moment donné, expérimenté et ressenti de la douleur. Pourquoi avons-nous mal ? Que signifie la douleur ? Pourquoi est-elle présente ? Essayons de démystifier tout cela afin d’éviter les mauvaises croyances et surtout d’en apprendre un peu plus sur vous-même !

COMMENT NAÎT LA DOULEUR ?

La douleur est complexe et peut être d’origine multiple...
Des simples courbatures peuvent en être la cause mais il se peut aussi que vos douleurs soient dues à une lésion tissulaire plus ou moins importante (musculaire, tendineuse, ligamentaire, nerveuse, neurologique, osseuse, cutanée, etc.)
Une grande partie des tissus qui nous composent peuvent vous envoyer des « messages douloureux » et cela pour des raisons multiples. Il existe donc évidemment une multitude de types de douleurs : aiguë, diffuse, sourde, irradiante, continue, insupportable, etc.
Les causes peuvent être simples mais sont assez souvent complexes (combinaison de plusieurs origines).

ON PEUT AVOIR MAL SANS LÉSION 


Une fois que le cerveau a reçu les signaux nociceptifs de "danger", il doit prendre des décisions. En résumant simplement, il se demande "à quel point est-ce vraiment dangereux ?"
Quand le cerveau perçoit une menace, la douleur et diverses autres réponses peuvent être produites (stress, crispation, sueurs, tension, cogitation, etc.).
La douleur n’est évidemment pas systématique ! Si le cerveau analyse le danger comme étant bénin pour l’intégrité du corps, aucune douleur ne sera ressentie.
Exemples :
-  Un petit caillou dans la chaussure peut être indolore au début, devenir douloureux par la suite et finir par être insupportable. Dans ce cas, il suffit de retirer le caillou pour faire disparaitre la douleur.
-  Lorsque votre vessie commence à se remplir et qu’aucune toilette n’est à proximité, il vous est certainement déjà arrivé de vous tordre de douleur…
Dans ces exemples, la limite entre la douleur et la non-douleur est fonction d’un seuil (voir plus loin dans l’article).

LA DOULEUR EST UNE ALARME

Comme expliqué auparavant, la douleur survient quand le cerveau a analysé toutes les composantes d’une situation perçue comme blessante ou menaçante pour le corps et que le cerveau a décidé d’agir.
Si une douleur est présente, c’est que le cerveau s’est fait une opinion sur le niveau de menace et qu’il juge bon de faire comprendre au corps qu’il faut agir afin de protéger l’organisme.
L’alarme est donc déclenchée quand un seuil a été dépassé et le but de cette alarme est d’engager l’action (combat – fuite – immobilité).
Le caillou qui était indolore peut devenir douloureux si le cerveau l’interprète comme une menace à l’intégrité du pied.
Ce n’est pas parce que la douleur est analysée et interprétée par le cerveau, qu’il faut penser qu’elle n’est que « dans la tête », c’est le système dans son entièreté qui permet de ressentir la douleur.

LA DOULEUR EST UNE RÉPONSE DE PROTECTION ET A POUR BUT LA PROTECTION

L’action visée à la suite de la douleur est la protection d’une lésion ou de la menace d’une lésion perçue.
Par exemple, si vous mettez votre doigt sur une flamme, l’action de protection est de retirer le doigt (ce qui est bien souvent fait avant même qu’il n’y ait de lésion !).
Si vous vous blessez (entorse, déchirure musculaire, luxation, etc.), la douleur perçue a pour but de vous arrêter de bouger afin de favoriser la guérison et donc de vous protéger de lésions plus importantes. Par la suite, cette immobilisation temporaire de la zone lésée permettra la bonne cicatrisation tissulaire.
La douleur change donc le mouvement mais le mouvement peut aussi changer la douleur.
En analysant la manière dont vous bougez, votre thérapeute peut avoir un indice sur les origines de vos douleurs.
En vous donnant des exercices spécifiques, il peut améliorer votre mobilité afin de diminuer vos douleurs.
D’autres phénomènes sont également modifiés après apparition de douleurs : la réponse au stress augmente, des réactions immunitaires et endocriniennes entrent en jeu et un gonflement des tissus lésés peut apparaitre.
Tout ceci peut contribuer à une augmentation de la sensibilité dont le but est de protéger et de guérir l'organisme.

LA SENSIBILISATION DE LA DOULEUR

Le cerveau a la capacité de monter le volume de "l'ampli" dans la moelle épinière, ce qui conduira à entendre encore plus de signaux de "danger". S'il s'interroge sur le fait de courir réellement un danger, il peut également baisser le volume de ce qui lui parvient du corps. Voilà pourquoi le contexte, les opinions, l'environnement et les connaissances sur la douleur peuvent fortement nous aider à diminuer la douleur.  Quand vous êtes préoccupé par les signaux nociceptifs (focalisation, peur du mouvement, etc.), votre cerveau leur accorde plus d'attention et se comporte comme un gardien hyper-vigilant prêt à sonner l'ALARME et obtenir de l'aide. Le cerveau est prêt à vous protéger et à déployer toutes ses forces pour vous AIDER.
L'intensité de la douleur que vous ressentez dépend de la sensibilité de votre système nerveux et pas nécessairement de l'IMPORTANCE de votre BLESSURE.
Si vous vous focalisez sur le caillou dans votre chaussure, l’information de douleur est amplifiée jusqu’à en devenir atroce.

LA DOULEUR N’EST PAS UN INDICATEUR DE L’ÉTAT DES TISSUS

Lors d’un traumatisme, la douleur vous permet de signaler un problème (alarme) mais elle ne vous donne en aucun cas le degré de gravité, ni la situation du problème. Étant donné que notre système qui régule la douleur est complexe et non pas binaire, il est possible de se retrouver dans une situation où il y a de la douleur sans dégât. A contrario, il est possible d’avoir de sérieuses lésions sans douleur.
Exemples :
 > Vous êtes en train de faire une crise cardiaque et pourtant vous avez mal dans votre bras ! Voici un bon exemple qui montre que la douleur est une alarme mais ne nous dit pas où se situe le problème. Une partie de votre cœur est en train de se détériorer et pourtant vous ressentez une douleur thoracique minime mais associée à une douleur dans la mâchoire, le bras ou le dos.
 > Vous vous êtes cassé la jambe et pourtant vous ne commencez à ressentir la douleur qu'une fois dans le plâtre ! Nous entendons souvent des histoires de fractures que les gens ne sentent pas.

Ce sont de bons exemples démontrant que la douleur n'est pas un indicateur de dégât. Cela nous renvoie à la notion de menace corporelle RÉELLE ou PERÇUE.

LE CERVEAU AU CENTRE DU PROCESSUS

Le cerveau est à l'écoute des signaux venant de votre corps et il évalue ce qu'ils signifient afin de prendre la bonne décision.
Les paramètres qui déterminent si ces signaux deviennent douleur sont multiples et complexes et dépendent de vos habitudes de vie et de mouvement, de vos croyances, de votre sensibilité tactile, de votre état nerveux/de stress, de fatigue, de vos expériences avec la douleur, de votre vision, de votre sensibilisation à la douleur, globalement, de la manière dont votre cerveau fonctionne pour le moment !
L’environnement, les circonstances, l’état dans lequel vous vivez votre expérience douloureuse est essentielle car peut suggérer la douleur ou la non-douleur.
Ces différents paramètres sont évidemment modifiables !

N’hésitez donc pas à discuter de vous avec votre thérapeute, cela lui permettra d’en apprendre plus sur votre manière de penser et d’être.
En apprenant à vous connaitre mieux, il en saura plus sur votre fonctionnement PERSONNEL de gestion de VOTRE douleur et il pourra plus facilement identifier les paramètres modifiables qui augmentent votre douleur. Ainsi, il pourra choisir au mieux les techniques thérapeutiques qu’il utilisera afin d’atténuer au mieux vos douleurs et donc d’avancer plus facilement dans vos traitements.

« La critique peut être désagréable, mais elle est nécessaire. Elle est comme la douleur pour le corps humain : elle attire l'attention sur ce qui ne va pas. » Winston Churchill


Martin Alaerts, kinésithérapeute


Références, articles et sites pour plus d’informations :
    ⁃    www.physiofundamentals.com, Toronto, Canada 2014
"J'espère que ce livret vous aidera. C'est un premier pas : ayez confiance, les choses peuvent changer ! Nous sommes faits pour nous adapter ; nous devons seulement trouver les bons stimuli qui causent l'adaptation à nous sortir de la douleur." Greg Lehman
    ⁃    Explain Pain: Lorimer Moseley and David Butler
    ⁃    Graded Motor Imagery Handbook: Butler, Moseley, Beames
    ⁃    Progressive Goal Attainment Program (PGAP) by Michael Sullivan
    ⁃    Classification Based - Cognitive Functional Therapy by Peter O’Sullivan
    ⁃    Therapeutic Neuroscience Education: Adriaan Louw
    ⁃    noigroup.com (A David Butler production)
    ⁃    bodyinmind.org (A Lorimer Moseley joint)
    ⁃    bettermovement.org  
    ⁃    painscience.com (formerly saveyourself.ca)
    ⁃    bboyscience.com
    ⁃    gradedmotorimagery.com
    ⁃    dermoneuromodulation.com